Après quelques jours à Tulum puis à Bacalar, il faut dire au revoir à la mer des Caraïbes. On s’éloigne de la côte Est pour entrer dans les terres, et passer de la région du Quintana Roo à celui de Campeche. Pour visiter demain matin le site archéologique maya de Calakmul, on a trouvé un petit hôtel à Xpujil, ville située à environ 45 minutes de l’embranchement pour les ruines. J’ai été assez étonnée de ne pas trouver d’hôtels plus près, hormis de gros resort. Mais au final cette petite chambre à l’hôtel Chaac était idéale avec un lit et une douche, pas besoin de plus vu l’heure à laquelle on est arrivés et celle à laquelle on va repartir.. Le soir, on a mangé au restaurant familiale de l’hôtel pour à peine quelque pesos. C’était le repas le moins cher du séjour je crois !
JOUR 6 – Calakmul
Calakmul
En plus d’être une réserve de la biosphère, le site de Calakmul est inscrit au patrimoine de l’UNESCO. Il s’agit d’une des plus anciennes et des plus puissantes cités mayas du Mexique, qui rivalisait avec celles du Guatemala. Cette réserve fait partie des plus sauvages et des plus protégées du pays, qui tient à conserver cette biodiversité naturelle et importante. Des chercheurs y ont référencé plus 350 espèces d’oiseaux, et 200 espèces d’animaux, dont le jaguar qui y vit en totale liberté, à l’état sauvage. C’est un site archéologique encore peu connu au Mexique, ce qui rend son exploration au milieu de nul part magique. On peut découvrir les ruines de Calakmul en se promenant entre les nombreux édifices, mais aussi en grimpant jusqu’au sommet ! Ce qui n’est pas possible sur la plupart des autres sites (notamment Chichen Itza et Uxmal), où l’on se contente de lever la tête face aux pyramides.
D’après les recherches effectuées sur le site archéologique, les spécialistes estiment que la cité était faite de plus de 6700 structures, et habitée par environ 50 000 personnes pendant 1500 ans. La cité était complètement indépendante, dirigée par un seul roi jusqu’à renouvellement du titre. Sa puissance était telle, qu’elle pouvait contrôler des localités jusqu’à 150 km² du site. Le peuple de Calakmul construisait des pyramides très hautes, dans le but de se rapprocher des divinités. On y trouve donc très peu de fresques, écritures ou dessins, contrairement à Uxmal ou Chichen Itza, où tout était minutieux et précis. Sans que l’on sache réellement pourquoi, la cité de Calakmul s’est retrouvée complètement engloutit par la jungle et la végétation. Chaque structure, chaque monument et chaque maison se sont retrouvés comme incognito sous les feuilles et les racines pendant de nombreuses années. C’est seulement en 1931, que le biologiste Cyrus Longworth redécouvre les ruines après une exploration aérienne, en apercevant le sommet des 2 plus grandes pyramides près de la frontière avec le Guatemala. Des fouilles commencent ensuite, pour trouver le reste de la cité et retirer la végétation des structures. Les restaurations et l’entretient régulier du site datent d’il y a seulement quelques années, puisqu’elles ont commencé autour des années 80. C’est donc pour ça que le site est encore très peu connu et vide de touristes, il faut dire aussi que se rendre sur place, au milieu de la biosphère et de la jungle n’est pas des plus facile, il faudra s’armer de patience.
Mon expérience à Calakmul
Départ aux aurores de la petite ville de Xpujil, située à une cinquantaine de kilomètres de la première bifurcation. Un premier droit d’entrée nous ai réclamé, de 50 pesos par personne (2,50€). Puis c’est parti, nous voilà sur la route du site archéologique de Calakmul, en train de nous enfoncer dans la biosphère et nous rapprochant de la frontière avec le Guatemala. D’ici, il nous reste encore les 40 plus longs kilomètres à parcourir, au milieu de la jungle. La route est goudronnée et plutôt en bon état jusqu’au deuxième péage, situé à droite avant le musée des ruines. Ici, on nous demande à nouveau de payer un droit de passage, s’élevant à 75 pesos par personne (3,80€). Sur le chemin, on croise des animaux comme des écureuils, des renards, beaucoup d’oiseaux, une vingtaine de dindons sauvages (qui n’ont pas l’air si sauvage que ça). Tout est silencieux dans la jungle. Il faut tendre l’oreille pour entendre le chant des oiseaux et bien ouvrir ses yeux pour ne pas manquer le mouvement furtif d’un animal. Mais attention à la route ! En plus d’être en terre, elle est en très mauvais état !
Après 2h30 de route au total, on arrive à l’entrée du site archéologique. Un homme nous accueil et nous demande 100 pesos (5€) chacun pour l’entrée du site. L’exploration peut commencer ! Un plan des ruines nous propose 3 chemins différents à suivre ; un long, un médium et un court. Avant de tomber face à notre première structure, on entend des branches craqueler au dessus de nous. Et en levant la tête, on distingue de tout petits singes intrigués par notre présence. Ils nous suivaient sans bruit, se balançant de branches en branches. Encore une belle rencontre avec la vie sauvage de la biosphère ! La visite continue, et on arrive enfin à notre première structure, qu’on s’empresse de gravir. Puis une autre, et encore une autre. Les ruines se succèdent, mais on ne trouve pas celles qu’on veut voir ; la structure I et II. En plus d’être les deux plus grandes pyramides du site, elles font parti des plus hautes pyramides du monde Maya (40 et 50 mètres de haut). Le site archéologique ressemblent à un labyrinthe en pleine nature, avec des sentiers qui se divisent dans tous les sens. Après de (très) longues minutes de marche.. Ça y est. On y est, on a trouvé la structure I au détour d’un chemin. Haute de 40 mètres, c’est la 2 deuxième plus grande pyramide du site. Vu du bas, le sommet paraît si loin et l’ascension si longue.. Les marches ne sont pas régulières, et il faut bien regarder où vous mettez les pieds, surtout à la descente ! Au sommet, on découvre une vue magnifique, sans route ou trace de l’homme. Puis soudain, on l’aperçoit, la structure II ! Elle paraît encore enfouit sous la végétation d’ici. Le paysage est si beau qu’on dirait un décor de film, ça ressemble au Livre de la jungle !
Une fois redescendus avec précaution de la structure I, on fonce directement à la structure II. La voilà, la plus grande pyramide du site de Calakmul, haute de plus de 45 mètres. Je vous conseille vraiment de monter au sommet pour admirer la vue, il y a un dernier palier caché au sommet ! Pour y accéder, il suffit de contourner le haut de la structure par un des côtés une fois en haut. Vous n’aurez pas souvent l’occasion de pouvoir escalader une des plus hautes pyramides de toute l’ère Maya.
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Mon ressenti
Comment ne pas tomber sous le charme de cette cité maya enfouit au milieu de la jungle et loin du tourisme de masse ? En arrivant les premiers sur place à l’ouverture du site, et jusqu’à l’heure de notre départ, on a dû croisé seulement une vingtaine de touristes sur l’ensemble de la matinée. Je vous conseille d’être un minimum en forme pour enchaîner l’ascension des différents édifices et pyramides, même si j’ai croisé plusieurs personnes qui avaient l’âge de la retraite et qui s’en sortaient très bien. Et ce qui est bien ici (contrairement au site de Cobà), c’est qu’en bas de chaque structure se trouve un tableau écrit en espagnol et en anglais qui permettent de comprendre un peu mieux les rôles qu’avaient les différents édifices. Si vous ne voulez pas faire le tour entier du site, je vous recommande de monter au sommet des structures I, II, III et VIII, ce sont celles qui ont les plus belles vues !
Pour découvrir le site archéologique de Calakmul sans se presser, il faut y consacrer une journée entière. Non pas uniquement pour la visite des ruines, mais en comptant le temps de route pour accéder au site, et à son chemin de retour. Mais d’après moi ça vaut clairement la peine ! On a tellement aimé cette journée au cœur d’une ancienne civilisation qu’à peine arrivés à notre hôtel le soir même, on a voulu en savoir plus. Et c’est grâce au célèbre duo de Fred et Jamy sur « C’est pas Sorcier » qu’on a trouvé notre bonheur, en regardant leur épisode sur les sites mayas et plus précisément celui de Calakmul ! Bon, à l’inverse de nous, je vous conseille de regarder la vidéo avant d’aller sur le site. Ça prendra plus de sens !
A ne pas oublier : prévoyez de l’eau et quelque chose à grignoter en venant visiter les ruines, car vous ne trouverez rien à acheter sur place. De bonnes chaussures pour monter et descendre les pyramides sont aussi à prévoir ! En revanche, il y a des toilettes sur place, juste à l’entrée du site.
Prix
Premier péage : 50 pesos par personne (2,50€)
Deuxième péage : 75 pesos par personne (3,80€)
Entrée officielle du site : 100 pesos par personne (5€)
Total : 200 pesos par personne (11,30€)
Clap de fin pour cet article et mes conseils pour visiter le site archéologique de Calakmul en une journée ! Si vous voulez revoir ma petite escapade avec plus de photos et vidéos, ou suivre mes aventures en direct, rendez-vous sur Instagram ! En attendant voici mes autres articles sur mon voyage au Mexique qui peuvent vous intéresser :
– Préparer son voyage au Mexique
– 3 jours à Tulum, la ville boho chic du Mexique
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2 Comments
Bonjour,
Je viens de lire votre article. Je prévois un voyage au Mexique dans deux semaines, et je me demandais ou dormir après notre retour de Calakmul… Plutôt rester à Xpujil ou bien aller directement a Campeche ? Qu’en pensez vous au vue de votre expérience la bas ? 🙂
Merci pour cet article.
Noémie
Bonjour Noemie,
Pour ma part je suis allée directement à Campêche après Calakmum, c’est 4h de voiture mais ça évite de retourner sur ses pas ! C’était ma plus grosse journée voiture du séjour 🤗